Un aviateur de neuf ans de Raúl Ruiz

Depuis quelques années, des textes inédits de Raúl Ruiz, publiés à partir des vastes archives conservées à l’École d’Art de l’Université Catholique de Valparaíso, ont paru au Chili : la pièce de théâtre Amledi el tonto (Macarena, 2018), le livre de poèmes Duelos y quebrantos (Mundana, 2019), et un imposant journal (Diario : Notas, recuerdos y secuencias de cosas vistas, Universidad Diego Portales, 2019).


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L’attrait des ventriloques de Érik Bullot

Pour la collection « Motifs » de Yellow Now, qui aspire à constituer, selon les termes de son fondateur Dominique Païni, une iconologie du cinéma, en explorant les représentations et les résonances d’un même motif dans un corpus de films, Érik Bullot s’attache à un sujet singulier, qui semble informer secrètement le cinéma et ses évolutions : la ventriloquie.


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L’Art et les formes de la nature #14 / Momoko Seto

Momoko Seto est née en 1980 au Japon. Après avoir été scolarisée au Lycée français de Tokyo, elle vient en France pour suivre des études à l’École supérieure des Beaux-arts de Marseille, puis au Fresnoy, Studio national des arts contemporains. Elle réalise des courts métrages, des documentaires pour le CNRS et des films hybrides, mélangeant différentes techniques et différents genres, comme la série des PLANET [1], à la croisée du film documentaire scientifique, du cinéma d’animation, de la science-fiction et de l’anticipation.


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L’Art et les formes de la nature #12 / Ana Vaz

Manifestations naturelles

Née en 1986 à Brasilia, la cinéaste et artiste brésilienne Ana Vaz est diplômée du Royal Melbourne Institute of Technology et du Fresnoy-Studio National des Arts Contemporains. Elle a réalisé à ce jour une dizaine de films, le plus souvent au format 16 mm, qui conjuguent des approches anthropologiques, historiques, filmiques et plastiques, mettant en évidence les convergences idéologiques qui sous-tendent l’extractivisme, l’exploitation du vivant, la pollution des zones naturelles, la destruction des écosystèmes, l’expropriation voire le génocide des populations autochtones et les dictatures politiques.


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L’Art et les formes de la nature #9 / Mathieu Asselin

Mathieu Asselin est un photographe documentaire qui intègre une composante forte à son travail : la recherche. Il ne se contente pas de dresser des états des lieux, il documente des situations, dépassant ainsi la simple représentation. Pour lui, la photographie ne se suffit pas à elle-même. À la photographie, il adjoint les outils de la recherche, comme ceux du journalisme ou de la presse écrite, pour raconter précisément.


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The Stanley Parable de Davey Wreden et William Pugh

The Stanley Parable est un walking simulator dans lequel le joueur incarne un employé de bureau qui se retrouve seul dans le bâtiment. La narration du jeu vise à conduire le joueur à travers les différentes pièces de l’immeuble afin de trouver une réponse à la disparition du personnel. La voix du narrateur nous guide à travers les lieux. Cependant il est donné la possibilité au joueur de ne pas suivre les consignes et directions qui lui sont données.


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L'Art et les formes de la nature #7. Etienne de France

Étienne de France est un artiste qui développe une pratique pluridisciplinaire, touchant aussi bien à l’installation qu’à la sculpture, au dessin ou à la vidéo. Les questions relatives à la nature et au paysage sont centrales dans son travail, et ce, dès ses premières explorations plastiques. Ses premiers travaux articulent ainsi la question des cultures humaines et animales, autour de la question de la communication et des signes. En 2012-2013, ses recherches s’orientent vers une interrogation de la dimension politique des paysages, lieux de lutte dans lesquels sont engagés des peuples autochtones. Le paysage est aussi appréhendé comme espace de résilience, d’imagination et de résistance. Comment travailler avec ces paysages, chargés en termes d’histoire, de traces et de combats à mener pour préserver des formes de vie ?


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L'Art et les formes de la nature #6. Jeremy Gravayat

A Lua Platz (2018) de Jeremy Gravayat, dont le titre signifie « prendre place » en roumain, en donnant lui-même la première place à des familles roumaines qui ont vécu dans le bidonville du Samaritain à La Courneuve entre 2008 et 2015, s’inscrit dans une frange de l’histoire du cinéma qui a pris pour motif et sujet les bidonvilles. Depuis trente ans cette histoire filmique a particulièrement accompagné les familles roms et roumaines dans leur circulation pendulaire et leur mouvement migratoire entre Europe de l’Est et la France.


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Jusqu'à l'incandescence

Autour du film Incandescence des Hyènes (2020) de Nicolas Matos Ichaso

In girum imus nocte et consumimur igni. Ou : « Nous tournoyons dans la nuit et nous avons été consumés par le feu ». Mais en traduisant on perd le jeu circulaire du palindrome latin, qui retourne sur lui-même en recomposant dans le deux sens une même phrase. Ce vers pourrait suffire – cela serait assez pour résumer ton premier film, Nicolas, présenté enfin au Cinéma du Réel après avoir été colporté entre l’Ethiopie et Saint Etienne pendant 8 ans, par une patience têtue. Le film d’un noir labyrinthique dans lequel on erre à la recherche des braises où s’affairent les forgerons de Harar.

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Incandescence des hyènes de Nicolas Matos Ichaso sera présenté en première mondiale dans le cadre du festival Cinéma du réel, les 20 et 21 mars prochain. Plus d'infos sur le site du festival : https://www.cinemadureel.org/film/incandescence-des-hyenes/


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Céline Cadaureille / Face à face. Exposition du plâtre au grès

Des langues avides, charnues, sensuelles, grimpent sur son buste, en ravalent la figure. Antonia (36 av. J.C. – 37 ap. J.C.), fille de l’empereur Marc-Antoine, dont le portrait en marbre, retrouvé à Naples, s’expose désormais dans les collections du British Museum, subit l’assaut proliférant de ce détail anatomique, qui occulte dans un geste invasif les proportions harmonieuses du visage, les tresses savantes de la chevelure, ce bout de sein dévoilé par le tissu léger de sa tunique... Est-elle victime de la charge érotique qu’elle véhicule ? Ou, au contraire, s’approprie-t-elle complètement la sphère sémantique et sensorielle de ces attributs, fascinante idole païenne, plante carnivore splendide et monstrueuse, en triomphante éclosion, nourrie par la sève de tant d’amours charnels ? Céline Cadaureille aime l’équivoque et l’ambiguïté, maitresse parfaite de l’art d’entretenir le trouble. Ses céramiques en grès engagent un passionnant dialogue avec les bustes du Musée des Moulages de Lyon.


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