Near Real Time, Gail Pickering à la Ferme du Buisson

Epaisseur de l’image, strates d’imaginaire analogique, frissons du direct enfouis dans les archives, Gail Pickering s’empare de l’étonnant matériel de la Vidéogazette, la première expérience de télévision communautaire en France, menée à partir de 1973 dans le quartier de la Villeneuve à Grenoble, pour une exposition immersive qui intensifie et sublime à la fois, recompose radicalement les architectures du centre d’art contemporain de La Ferme du Buisson. 


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Cinéma expérimental de Raphaël Bassan

L'ouvrage de Raphaël Bassan trace, selon la méthode de l'abécédaire, les contours fluctuants, et dont le sens même est de ne jamais se figer, de ce territoire singulier que nous appelons le cinéma expérimental. Pourquoi un abécédaire ? Sans doute parce que l'on serait bien en peine de donner une définition rigoureuse de cette expression autrement qu'en présentant les productions qui se rencontrent à travers elle. S'il existe un cinéma expérimental, nous ne pouvons le connaître qu'à en faire l'expérience. C'est sans doute le premier enseignement de Raphaël Bassan, qui est, comme le rappellent les textes introductifs de Dominique Païni et de Nicole Brenez, de toutes les séances où peuvent être joués des films expérimentaux, qu'elles proposent un retour sur des oeuvres historiques ou permettent à des tentatives de la plus jeune avant garde de rencontrer les écrans.


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Panda d'Anthony Lapia

Un jeune couple est installé dans une voiture à l'arrêt, logée au fond d'un parking. Erika, une vingtaine d'années, fait semblant de conduire le véhicule, qu'un zoom avant nous permet d'approcher progressivement, jusqu'à y pénétrer à notre tour. La petite Fiat Panda va donner au film son titre, mais aussi l'essentiel de son cadre et un espace privilégié pour permettre à une intimité de cheminer progressivement vers la possibilité de sa manifestation. C'est ainsi à la manière d'un quasi huis-clos qu'Anthony Lapia essaie de capter les relations incertaines et fragiles, comme elles le sont toujours à cet âge, qui se tissent entre Issa et Erika. 


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Cinéma / Parole #7. Jean-Claude Taki

Le cinéma est toujours une histoire de fantômes. La mort est son idée préalable. Les films, ce sont des morts que l'on ressuscite. C'est une chose importante, dans laquelle s'enracine le travail que Jean-Claude Taki peut mettre en oeuvre avec les archives. Si l'archive peut être une volonté de capter le commencement d'un évènement ou d'un être, cette naissance peut avoir lieu aujourd'hui, dans l'ici et maintenant de la projection. Dans cette mesure, Ina movible cherche à brasser un fragment d'humanité, traversé par des joies et des peines qui sont aussi les nôtres, et qui ont éprouvé nos yeux qui regardent les formes en mouvement sur l'écran. 


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Entretien avec César Vayssié / Un film événement

Les deux dates au festival Week-end international à la Cité étaient l’occasion très attendue d’une première présentation publique d’un travail entamé en 2012. La veille, l’ensemble des équipes artistiques, techniques et administratives du Théâtre de la Cité Internationale votait la grève, manifestant ainsi le refus d’une précarisation générale de l’emploi, au delà du régime spécifique de l’intermittence. C’est la voix étouffée d’émotion que César Vayssié monte sur le plateau de la Coupole pour rejoindre ses jeunes comédiens. ouvertuRepublique aura quand même lieu ce samedi de grève, d’une manière inattendue, mais tout autant saisissante.


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Peaux blanches et grises

Poème en écho au film Black Haïku de Rodolphe Cobetto-Caravanes, vu le samedi 14 juin au festival Côté Court.


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Ina movible de Jean-Claude Taki

Le cinéma a en propre de pouvoir composer à partir d'images d'origines et de qualité diverses. Jean-Claude Taki en sait quelque chose, qui de Greek Salad à Sotchi 255, donne corps à des narrations écrites à partir d'images trouvées dans des archives ou tournées avec un téléphone portable. Comment faire sien, pour les mettre au service d'une expression personnelle et singulière, des images glanées, ramassées ici et là ?


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Enrique Ramirez & Jacques Perconte à Côté Court

L’intranquillité, le mouvement, la démesure sont des traits que partagent les travaux si singuliers d’Enrique Ramirez et Jacques Perconte. Ce printemps, deux galeries parisiennes montraient leurs œuvres dans des expositions monographiques. Cartographias para navegantes de tierra rassemblait des vidéos d’Enrique Ramirez sous le signe d’une grande voile dans les espaces de la galerie Michel Rein, rue de Turenne, alors que les films génératifs et des prodigieux tirages photographiques de Jacques Perconte proliféraient sur les murs de la galerie Charlot. 


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Fugue géographique d'Erik Bullot

Fugue géographique, avant d'être un court film de 4 minutes, est une pièce musicale d'Ernst Toch, compositeur autrichien du début du 20e siècle, dont la technique du choeur parlé semble rejoindre directement les recherches d'Erik Bullot sur le bégaiement et la ventriloquie, deux phénomènes vocaux qui creusent un écart, introduisent un retrait et une différenciation dans le régime de la vocalité, et participent par là de son dévoilement.  Ce film en est le témoignage immédiat.


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Cinéma / Parole #6. X+ et Matteo de Marylène Negro

X+ est un film de commande, demandé à Marylène Negro par Nicole Brenez, à l'occasion de l'inauguration du BAL. Le projet devait s'inscrire dans le cadre d'une exposition autour du thème Anonymes, USA, et c'est Nicole Brenez qui en a fourni le matériau, en proposant de mettre en œuvre un projet à partir de 10 films témoignant des années 60 à 70 aux Etats Unis. X+ a été réalisé selon un dispositif de montage permettant à la fois de travailler la totalité des films dans leur épaisseur et de rentrer dans la singularité de chacun d'entre eux. Dans ce film, comme dans plusieurs autres qui suivront, c'est le montage qui est le moment de réalisation proprement dit.


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