L'Art et les formes de la nature #2. Stéphane Dabrowski
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Collège des Bernardins le 06/10/2020 à 19:00
L'ART ET LES FORMES DE LA NATURE // STÉPHANE DABROWSKI
 
La deuxième séance du cycle de rencontre autour du thème L'Art et les formes de la nature est organisée autour du travail de Stéphane Dabrowski. La séance sera présenté par Sébastien Ronceray (Université Paris 8 & Cinémathèque française).
 
 
La nuit des formes
 
Le soleil qui sans main s’occupe de la fleur la laisse rêver et se clore le soir tombé.
C’est cette nuit que l’anthotype habite, caché à l’abri de la lumiêre qui lui a donné le jour.
 
La série Anthotypes est issue d’un long travail d’observation et d’expérimentation au contact du monde végétal.
Au sein de cette œuvre s’écoulent toutes les saisons à la fois. La rigueur de l’hiver, qui révèle les immenses squelettes des forêts, le printemps délivrant les fleurs dont l’on exprime le jus, l’insolant été venant taper de sa chaleur le suc des portraits végétaux et l’automne, enfin. Cette saison qui couvre et protège les sols de feuilles mortes se trouve renversée pour l’anthotype : c’est la feuille que l’on protège en sous-sol contre le péril des rayons de soleil.
 
Cette pratique la relieàcelle des moines du XVe siècle venant consulter leurs herbiers de lune cornée à la faveur de la pénombre des alcôves.
 
Chaque anthotype charrie en lui non un instant mais plusieurs jours d’histoire - le temps que le plein soleil fasse sourdre le portrait de l’élixir végétal sensible couché sur papier, sans le gâter. En ceci, le chimiste et l’artiste partagent une même préoccupation : celle du fixe et du volatile. La création de l’anthotype n’use ni de révélateur ni de fixateur. Elle fait avec le végétal quelque chose de différent à lui-même et en cela l’anime.
 
Cet esprit de pétales, à la manière de l’esprit-de-vin, apparaît puis s’évanouit sans jamais se trouver stabilisé. L’anthotype est longtemps resté dans l’oubli car il penche tout entier vers la fragilité du monde sensible, non vers la capture statique d’un état.
 
Elie Dabrowski
 
Stéphane Dabrowski est photographe plasticien, membre fondateur avec Blandine Gariel, paysagiste plasticienne de l’Atelier le temps de pose. Ensemble ils mènent depuis vingt ans un travail de Land-art autour de la notion de durée au sein duquel la confrontation des éléments liquides et rocheux constituent une puissante métaphore. La notion de durée est également déterminante dans les recherches qu’il mène sur la chimie photographique, les macérations et la couleur qui dans certaines conditions peut lentement émerger de la gélatine noir et blanc en voie de cristallisation. Teintes discrètes mais bien réelles perçues et amplifiées par les capteurs numériques afin d'être portées au visible. Stéphane Dabrowski est par ailleurs photographe responsable de la mission photographie et traitement numérique de l’image auprès de la direction du Patrimoine à la Cinémathèque française.
 
 
Réservation indispensable par mail auprès de Aude Goudineau ( aude.goudineau@collegedesbernardins.fr ) et Véronique Lethu ( veronique.lethu@collegedesbernardins.fr )
 
// Le port du masque sera obligatoire //

 



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