L'art et les formes de la nature #1. Jacques Perconte
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Collège des Bernardins le 10/03/2020 à 19:00

L'art et les formes de la nature est un séminaire ouvert organisé au Collège des Bernardins, qui invite une fois par mois un cinéaste ou plasticien à présenter un aspect de son travail qui interroge particulièrement les relations entre art et nature.

La séance inaugurale de ce séminaire sera orchestrée par le plasticien Jacques Perconte qui présentera ses travaux récents.

PAYSAGE CONTRE NATURE

« J’aime les mers, les océans, j’ai besoin de sentir l’eau, le vent, les fleurs, les arbres, la terre, la roche, je cherche à faire corps avec les montagnes, les plaines, les forêts. Je suis en quête de quelque chose de magique que je ne connais pas et que je ne comprends pas.

Depuis une vingtaine d’années, je fais ce chemin en filmant humblement et en produisant des images aussi honnêtement que je le puisse. J’y mets tout mon cœur. Je cherche à faire des formes qui touchent profondément et font naitre quelque chose qui rappelle qu’au-delà des paysages que nous voyons, au fond de nous, il existe une dimension à laquelle il serait bien de se reconnecter. Le paysage est à la lisière de la nature. Pour la traverser, il faut se changer soi.

Mes outils sont froids. Ils incarnent l’expression de la volonté de maîtrise technique. Mais je dirais que rien de la nature ne peut résonner avec l’implacable stabilité de l’informatique, qui même si elle permet de modéliser l’imagination et donner quelque chose de sublime, le spirituel reste bien loin. L’informatique dans sa puissance appliquée ne peut produire artificiellement que ce qu’on lui demande de faire. Et si elle semble nous surprendre, c’est qu’elle ressemble à ce que nous attendons.

La nature, c’est tout autre chose. Elle ne surprend pas, elle saisit, elle ramène au présent. Elle ramène à soi, à cette profonde quiétude et non pas au superficiel qui se pense, commente et compare et sépare.

Et peut-être que la technique, la technologie, totalement humaines, permettent de la montrer quand on s’aventure à aller dépasser dans les retranchements de nos certitudes, les traces de l’incompatibilité. C’est peut-être là où les contingences soulignent ce différentiel, lorsque le geste libre qui fait a priori n’importe quoi, mais pas vraiment n’importe comment, saura sans doute être à l’origine d’images qui raconteront quelque chose de l’univers. En tout cas, c’est ce que j’imagine.

Ne plus être séparé de la nature, c’est peut-être simplement être pleinement. Devons-nous le penser collectivement ? Ou est-ce que la dimension collective doit être le résultat d’une évolution individuelle ? »

Jacques Perconte



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