Caméras politiques
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EHESS du 15/12/2016 au 27/12/2016

Daniel Cefaï, directeur d'études à l'EHESS (TH) ( IMM-CEMS )

Perrine Poupin, doctorante à l'EHESS ( CERCEC )

Nicole Brenez, professeur à l'Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3/LIRA (TH) ( Hors EHESS )

Ferenc Gróf, enseignant-chercheur à l'École nationale supérieure d’art de Bourges ( Hors EHESS )

Jonathan Larcher, doctorant à l'EHESS ( CRAL )

Éric Wittersheim, maître de conférences à l'EHESS ( IRIS )

Dates et lieu

Jeudi 15 décembre 2016, de 13 h à 18 h : salle du conseil A (bât. Le France, 190-198 av de France 75013 Paris)

Jeudi 26 janvier 2017, de 13 h à 18 h : salle 8 (105 bd Raspail 75006 Paris)

Jeudi 23 février 2017, de 13 h à 18 h : salle 8 (105 bd Raspail 75006 Paris)

Vendredi 24 février 2017, de 9 h à 17 h : salle M. & D. Lombard (96 bd Raspail 75006 Paris)

Mercredi 22 mars 2017, de 13 h à 17 h : salle 13 (105 bd Raspail 75006 Paris)

Jeudi 27 avril 2017, de 13 h à 18 h : salle 8 (105 bd Raspail 75006 Paris)

Présentation du séminaire

Le projet Caméras politiques est hébergé par la Maison des Sciences de l’Homme et résulte d’une coopération avec des chercheurs de l’EHESS. Il propose un dialogue entre arts et sciences humaines et sociales, plus spécialement entre cinéma et ethnographie visuelle. L’objectif en est la confrontation entre les pratiques et les engagements de chercheurs et d’artistes, à partir de films qui abordent explicitement la question du politique, mais aussi de récits de pratiques, d'observations et d'analyses de leurs réalisateurs.

Le projet de recherche s'organise autour des deux axes 1) Problèmes publics et mobilisations sociales, et 2) Auto-représentations et représentations participantes. Ces axes sont déployés en six séances, organisées autour de différents cinéastes, militants et chercheurs, engagés sur des terrains similaires, ou partageant des méthodes de travail identiques.

Problèmes publics et mobilisations collectives

Quels sont la place et le rôle des productions filmiques dans des mobilisations collectives, comme médium d’engagement pour des causes publiques? De quelles façons et dans quelles situations les productions filmiques deviennent-elles à la fois le support, l’enjeu, le vecteur et le miroir de mobilisations sociales ? L’analyse se fera à deux niveaux : l’étude des productions filmiques et la réception de celles-ci. Du côté du travail cinématographique, nous étudierons comment les images convoquent des événements en tant que sources, preuves et traces de mises en récit. Nos échanges réuniront des éléments indispensables à une compréhension fine des contraintes de production et des choix de formes impliqués dans les expériences de création du cinéma politique. Prendre au sérieux les ambitions et les accomplissements du cinéma politique implique une question : comment et par quels moyens les images cinématographiques deviennent-elles des embrayeurs de paroles critiques dans différents espaces publics ? Dans quelle mesure contribuent-elles à la formation d’expériences alternatives ? Dans quels cas ont-elles pu jouer une part cruciale dans des mobilisations collectives? Quel sens du « politique » est en jeu dans de tels engagements ?  Cela implique d’enquêter sur les circuits de diffusion et sur les lieux de réception des œuvres par leurs publics. Les séances de travail seront ainsi l'occasion de réfléchir aux conditions matérielles et institutionnelles dans lesquelles se développent les activités des cinéastes, qu'ils soient artistes, militants ou chercheurs.

Autoreprésentations et représentations participantes

Depuis quelques années, les cinéastes et les chercheurs qui font d'un film le champ d'une enquête font état d'une situation inédite et paradoxale. Si les pratiques de fabrication d'images vernaculaires se sont massivement répandues, la position de l’observateur avec une caméra, en retrait des situations filmées, est devenue moins évidente. En effet, la visibilité de l'activité du cinéaste et la plus grande accessibilité de ses productions visuelles exposent l'enquêteur et le cinéaste à une instrumentalisation de leur regard par les personnes filmées elles-mêmes. Ces formes de réappropriation sont instruites par une connaissance plus ou moins fine des rapports de force, de sens et de pouvoir constitutifs des relations entre les personnes filmées et les vidéastes. Un souhait de parité est désormais exprimé et un droit de regard parfois exigé par les personnes filmées. Il nous faudra enquêter sur ces nouvelles logiques de production et de circulation des images qui entraînent de nouvelles transactions entre personnes filmées et vidéastes. Dans les pays anglophones, le concept de « souveraineté visuelle » tente d'appréhender les stratégies de résistance postcoloniale, les pratiques d’autoreprésentation et les luttes contre les stéréotypes. Ce concept doit être soumis à la discussion et pointe vers un désir d’autonomie de la part de certaines minorités visibles, tels les Romani (Roms/Tsiganes), soucieuses de garder le contrôle de leur image.

Ce projet mobilise différentes disciplines dont l’ethnographie visuelle et l’ethnographie politique et implique une vision pragmatiste de l’enquête et de l’action. Il engage un dialogue étroit avec les historiens et théoriciens du cinéma qui œuvrent à une historiographie visuelle et sociale des cinématographies politiques. Par un travail de curation collective, l’un de ses objectifs sera de produire un état de l’art de ces cinématographies et de constituer un corpus de films qui problématisent l’enquête visuelle en sciences sociales et l’expérience des images par les personnes filmées.

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Direction de travaux d'étudiants : s'adresser aux enseignants en fin de séminaire.

Réception : envoyer les demandes d'information aux adresses suivantes : larcherj(at)hotmail.fr et perrine123456(at)yahoo.fr

Adresse(s) électronique(s) de contact : larcherj(at)hotmail.fr, perrine123456(at)yahoo.fr

Page liée sur le site de l’EHESS : https://enseignements-2016.ehess.fr/2016/ue/1786/

 



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