Résidence performée - Les Intrus #3 (Les parasites ouvriers)
Spectacle
Maison des arts de Malakoff le 03/12/2016 à 14:00

30 novembre au 3 décembre 2016
Restitution de résidence samedi 3 décembre à partir de 14h

 

Sur une proposition de Florian Gaité, avec Alexandre Roccoli, Claude Cattelain, Benoist Bouvot, Malika Djardi, François Dufeil.

Après avoir pensé les conditions d’une occupation minimale, puis posé les fondements d’une architecture invasive, le cycle « Les Intrus » poursuit sa recherche sur les invités indésirables ou non attendus. Ce troisième numéro se focalise sur la figure de l’ouvrier intrusif, qu’il soit un bâtisseur qui a la primeur d’investir un espace avant ses habitants, un travailleur inconnu qui partage l’intimité de ses clients, ou un artisan bruyant, imposant et source de gêne. Le chorégraphe Alexandre Roccoli et le performeur Claude Cattelain font de ce parasitage ouvrier le point de départ d’une réflexion plastique sur ces visiteurs impromptus qui contaminent les corps et les espaces.


PROGRAMME - SAMEDI 3 DECEMBRE (Danse/performance)

A partir de 14h et en continu : installation vidéo "Weaver" + cellule d’écoute musicale (Alexandre Roccoli / Benoist Bouvot)
15h : performance "Suite De Blocs Pour Quatre Mains" de Claude Cattelain (avec François Dufeil)
16h : performance "Longing" d’Alexandre Roccoli par Malika Djardi (et Benoist Bouvot à la composition musicale)
17h : performance "Suite De Blocs Pour Quatre Mains" de Claude Cattelain (avec François Dufeil);

 

Claude Cattelain (assisté de François Dufeil) - Suite De Blocs Pour Quatre Mains, 2016.

Les performances de Claude Cattelain mettent souvent en œuvre un protocole d’action basé sur la recherche de l’équilibre ou l’édification d’une construction précaire et éphémère. Pour Suite De Blocs Pour Quatre Mains, deux performeurs tentent de tenir un alignement horizontal de blocs de bois entre eux, rajoutant les éléments l’un après l’autre. Chacun à leur tour, les performeurs intègrent un bloc en maintenant sous pression la construction linéaire qui grandit entre eux. L’action une collaboration au sens fort, chaque performeur étant très attentif aux mouvements de l’autre. Quand la ligne se brise, l’action reprend à partir du seul bloc restant, les performeurs ramassent un à un les pièces éparses à travers l’espace et reconstituent une nouvelle ligne, dans un jeu sans fin. Performance au sens strict, puisque l’action consiste en une dépense purement improductive, Suite De Blocs Pour Quatre Mains prend autant les allures d’un défi technique que d’une parodie de construction ouvrière.


Alexandre Roccoli, accompagné de Malika Djardi (danse) et Benoist Bouvot (musique)
Longing & Weaver, 2014-16, installation vidéo, performances musicale et dansée.

Depuis plusieurs années, Alexandre Roccoli développe une recherche plastique et chorégraphique sur des gestes artisanaux anciens, déjà perdus ou résistants à l’oubli. A travers les créations Empty picture (2013), Longing (2014), Weaver Raver (2015) et différents ateliers, le chorégraphe a ainsi réuni la matière d’une trame aussi visuelle que sonore sur le monde tisserand. Entre l’Italie, le Maroc et la France, Alexandre Roccoli a recueilli les témoignages de ceux qui perpétuent cette  mémoire  ouvrière,  toujours  plus  menacée  par  l’automatisation  des pratiques dans les sociétés industrielles. Cherchant à « repriser » ces récits culturels — à les reprendre comme on les répare — Alexandre Roccoli croise dans Longing et Weaver les hisoires de tisserand marocain, de soyeuse lyonnaise et d’ouvrière victime de tarentulisme (un trouble nerveux qu’on attribuait à une piqûre d’araignée) ou de la maladie d’Alzheimer, deux formes de mémoire blessée. De son sens concret à ses évocations abstraites, il s’agit alors de prendre l’image du tissage pour un nœud polysémique par lequel tresser ces différents récits. De la métaphore du fil de la vie tissé par les Moires à celle du tissu cérébral, siège de la mémoire, du motif du métier à tisser à celui de la toile des araignées tarentules, le projet d’Alexandre Roccoli entrelace histoires personnelles et récits collectifs, légendes du passé et témoignages d’aujourd’hui, pour sceller entre eux une communauté de destin. Porté par une nostalgie certaine, un remords éprouvé face à la dissolution de ces gestes dans l’oubli, le projet leur offre l’occasion d’une survivance, d’une réinscription dans les imaginaires collectifs.

Longing et Weaver adopte la forme et le principe de la réitération : paroles d’ouvrières de la soie diffusées en boucle, images syncopées des gestes artisanaux et chorégraphies compulsives. La confrontation entre les répétitions du geste technique, de la pathologie et de la danse crée alors l’effet d’un redoublement réparateur, d’une remédiation des unes par les autres. Pour les Intrus #3, Alexandre Roccoli fait de cette résidence d’écriture l’occasion d’organiser le basculement entre Longing et sa nouvelle création Weaver.



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