L’intersection entre cinématographies d’avant-garde et familles romani (Roma, Manush, Gitanos, Gypsies, Travellers, Sinti, Zingari) allie deux formes d’initiatives critiques : les répliques visuelles élaborées contre les diffamations figuratives dont ces familles font l’objet, travail d’objection et de rectification documentées dévoilant la dimension idéologique des imageries ; les descriptions et affirmations prises en toute liberté, hors de toute polémique et préjugé. Le Romani Cinéma ici présenté revendique au contraire la pluralité, la complexité et les initiatives créatrices des familles romani. Pour commencer, les films ont affermi une culture de contact entre familles romani et avant-gardes. Avec Pilar Arcila, la rencontre devient entreprise commune : Le Pendule de Costel (2013) instaure un montage non plus alterné ni parallèle mais qu’il faudrait dire auxiliaire, entre ses images Super 8 et celles d’une famille rom en numérique, pour une expérience visuelle de haute densité tant éthique que plastique.
El Patio de Robella
Pilar Arcila, Jean-Marc Lamoure
France / 2007 / 10 min / Numérique
« Nous imaginions travailler sur la transmission d'histoires entre les différentes générations au sein du quartier gitan de Montgrand. Pour les enfants, l'histoire s'est traduite par une chanson, autobiographique, composée par un jeune du quartier. » (Pilar Arcila, Jean-Marc Lamoure)
Le Coq et l'hirondelle
Pilar Arcila et Jean-Marc Lamoure
France / 2008 / 7 min / Super 8
Une fable sans morale réalisée par Jean-Marc Lamoure et Pilar Arcila avec les enfants du quartier Montgrand (Marseille 11ème).
Le Pendule de Costel
Pilar Arcila
France / 2013 / 68 min / Numérique
«Issus de la communauté rom de Roumanie, Costel et sa famille élargie se déplacent entre la France, la Suisse et leur propre pays, à la recherche d'un moyen de gagner leur vie, entre errance et migration économique.» (Pilar Arcila)